
La culture céréalière Bretagne ne se conçoit pas uniquement comme une production céréalière autonome : dans la région, elle est intimement liée à la filière laitière. En Bretagne, de nombreuses exploitations conjugent élevage laitier et grandes cultures, notamment de céréales, pour produire les aliments de leurs troupeaux ou valoriser les coproduits. Ainsi, les céréales cultivées sont non seulement un débouché agricole, mais aussi un pilier de l’autonomie alimentaire des élevages laitiers.
Pour mieux comprendre comment s’organise cette filière céréalière en Bretagne, on peut consulter le site d’Eureden qui décrit les enjeux techniques et logistiques de la culture céréalière Bretagne : culture céréalière Bretagne.
Dans les sections suivantes, nous verrons d’abord les données de la filière laitière bretonne, le rôle des céréales dans l’alimentation animale, les grandes cultures céréalières en Bretagne, les défis et innovations dans ce lien agriculture/lait, puis les perspectives pour renforcer ce couple stratégique (céréales + lait).
La filière laitière en Bretagne : chiffres, enjeux et organisation
Un poids majeur dans la production nationale
La Bretagne se distingue comme une région phare dans la production laitière française. Selon les chiffres récents, elle représente plus de 23 % des livraisons nationales de lait.
Avec plus de 8 000 exploitations laitières et un cheptel d’environ 705 000 vaches laitières (données 2023) , la filière laitière est un moteur structurant de l’agriculture régionale.
Alimentation des vaches laitières : place des céréales
L’alimentation des vaches laitières bretonnes s’appuie largement sur l’autoproduction, mais intègre aussi des apports externes. En hiver, l’herbe et les fourrages (foin, ensilage) constituent la base de la ration ; pour équilibrer les besoins nutritionnels, on introduit des céréales et des tourteaux en complément.
Dans le contexte breton :
En moyenne, 12 % de la ration provient de céréales (blé, orge, etc.)
Le maïs fourrager, bien que non une céréale “classique”, occupe une place importante, représentant environ 20 % de la ration complémentaire.
En revanche, les tourteaux (soja, colza, tournesol) proviennent souvent de marchés extérieurs (importations) pour équilibrer la ration en protéines.
Ce schéma montre que les céréales cultivées localement en Bretagne servent une finalité puissante : l’autonomie alimentaire et la valeur ajoutée directe des élevages laitiers.
Synergies agriculture-lait : une logique intégrée
Dans beaucoup d’exploitations laitières bretonnes, la complémentarité céréales / productions fourragères / élevage laitier est une stratégie d’optimisation des ressources :
Réduction des coûts d’achat d’aliments extérieurs.
Meilleure maîtrise de la qualité nutritionnelle (fraîcheur, variabilité).
Valorisation interne de produits agricoles.
Diminution des risques de volatilité du prix des aliments extérieurs.
On comprend ainsi que la culture céréalière Bretagne n’est pas un “secteur parallèle”, mais un allié stratégique de la filière laitière.
Grandes cultures céréalières en Bretagne : panorama et place dans les systèmes laitiers
Céréales cultivées et leurs usages
Les principales céréales cultivées en Bretagne sont :
Blé tendre : pour la meunerie, mais aussi (dans une moindre mesure) pour usage fourrager ou transformé localement.
Orge (d’hiver ou de printemps) : souvent utilisée en alimentation animale.
Maïs grain : cultivé là où les conditions climatiques et thermiques le permettent.
Avoine, triticale : parfois employés dans les mélanges fourragers ou pour diversifier les rotations.
Céréales biologiques : la Bretagne est la 8ᵉ région française en surfaces de céréales biologiques.
Les céréales destinées à l’alimentation animale – ou à la transformation – trouvent un débouché direct au sein des exploitations laitières ou via les coopératives.
Coopératives et structuration (rôle d’Eureden)
Pour assurer la collecte, le stockage, la qualité, le séchage et la valorisation, les coopératives jouent un rôle central dans la culture céréalière Bretagne. Eureden, en particulier, est un acteur structurant dans cette organisation.
Eureden accompagne les producteurs céréaliers / laitiers dans :
La contractualisation des livraisons de céréales et oléoprotéagineux.
La gestion logistique : collecte locale, stockage, séchage, tri.
La valorisation de la qualité (taux de protéines, impuretés, humidité).
Le conseil technique sur les itinéraires variétaux, la rotation, la gestion des intrants.
C’est par cette structure que la culture céréalière Bretagne devient un maillon digne de confiance pour les éleveurs et les filières avales (alimentation animale, industrie agroalimentaire).
Intégration dans les rotations des fermes laitières
Dans de nombreuses exploitations laitières, le système de rotation inclut une parcelle céréalière :
Alterner céréales / prairies / cultures fourragères réduit la pression parasitaire et améliore la structure du sol.
Les céréales, après récolte, peuvent laisser une résiduelle utile (paille, résidus de récolte) pour le fourrage ou la litière.
Les couverts végétaux, en interculture, permettent de capter les nutriments et limiter l’érosion, ce qui profite aussi aux prairies suivantes.
Ainsi, l’adoption raisonnée des céréales s’inscrit dans une stratégie globale de durabilité des exploitations laitières.
Défis et leviers pour concilier culture céréalière et lait en Bretagne
Contraintes agronomiques, climatiques et pédologiques
L’introduction ou le maintien de cultures céréalières dans un système laitier breton est soumis à plusieurs contraintes :
Humidité et excès de précipitations : risques de lessivage, de sols saturés, de maladies (rouilles, septoriose) ;
Variabilité climatique : gel, sécheresse ponctuelle, fluctuations thermiques ;
Qualité des sols : pH, matière organique, structure doivent être optimisés ;
Pression phytosanitaire : les céréales et les prairies partagent des pathogènes ou ravageurs parfois communs.
Il est donc essentiel de choisir des variétés robustes, des itinéraires techniques adaptés, et de surveiller les interactions entre cultures et prairies.
Contraintes économiques, coûts et risques
Le coût des intrants (engrais, semences, traitements) reste élevé.
La volatilité du prix des céréales comme celle du lait peut fragiliser la marge du producteur.
L’investissement matériel (moissonneuse, sécheuse, stockage) pèse lourd.
L’injonction de durabilité (réduction d’intrants, transition agroécologique) impose des ajustements souvent coûteux.
Enjeux environnementaux et réglementaires
Les obligations en termes d’azote, de nitrates, de protection de l’eau, de biodiversité, doivent être respectées.
La réduction des intrants chimiques, la gestion intégrée des ravageurs, les rotations longues ou l’agroforesterie deviennent des attentes réglementaires ou sociétales.
La transition vers des systèmes plus durables peut imposer un compromis entre rendement et impact environnemental.
Leviers d’innovation pour une symbiose céréales-lait
Pour que la culture céréalière Bretagne joue pleinement son rôle dans les systèmes laitiers, plusieurs leviers peuvent être mobilisés :
Sélection de variétés adaptées : résistance aux maladies, tolérance à l’humidité, rendement stable.
Agriculture de précision : pilotage des apports (azote, irrigation) selon la carte de sol, gestion différenciée.
Couverts végétaux et intercultures : capter les nutriments résiduels, éviter l’érosion, favoriser la fixation biologique d’azote.
Rotation intelligente : alterner prairies / céréales / légumineuses pour casser les cycles pathogènes.
Optimisation de la logistique coopérative : collecter les céréales dans des conditions de qualité (humidité, stockage) pour que les céréales puissent servir à l’alimentation animale ou valorisées dans des débouchés complémentaires.
Valorisation des sous-produits : paille, résidus de récolte ou issues de nettoyage peuvent servir comme litière, pour la méthanisation, ou comme amendements.
Cas concret et interactions entre céréales et lait : perspectives coopératives
Le rôle pivot d’Eureden dans la filière céréalière-laitière
La coopérative Eureden est bien placée pour créer des ponts entre producteurs céréaliers et éleveurs laitiers grâce à son organisation intégrée autour de la culture céréalière Bretagne. Elle peut proposer des contrats de fourniture de céréales, garantir la qualité, coordonner la logistique et offrir des services techniques pour sécuriser ce lien.
En orchestrant la collecte, le traitement des céréales et leur offre aux éleveurs ou marchés tiers, Eureden contribue à fluidifier les flux entre céréales et lait, tout en assurant la qualité attendue dans les deux filières.
Scénarios d’exploitation avec double production
On peut imaginer plusieurs configurations d’exploitation mixtes :
Exploitation principalement laitière, avec de petites parcelles céréalières dédiées à l’autoconsommation animale.
Exploitation céréalière dominante, avec un troupeau laitier modeste pour valoriser les céréales sous forme de lait ou transformation locale.
Coopérations locatives : des céréaliers cessent de produire du lait mais vendent leurs céréales ou leurs services de culture à des élevages laitiers voisins.
Chaque scénario impose une adaptation des systèmes agronomiques — les rotations, l’organisation des parcelles, les flux de transport, la gestion du stockage.
Valorisation locale et ajout de valeur
L’association céréales + lait offre des perspectives de valorisation locale :
Créer des filières “blé + lait” pour des produits élaborés (pains au lait locaux, produits laitiers aromatisés, yaourts intégrant le concept de “céréales locales”).
Développer des labels territoriaux qui valorisent ce couplage, montrant une agriculture intégrée locale.
Favoriser les circuits courts entre producteurs céréaliers, éleveurs laitiers et transformateurs régionaux.
Perspectives et recommandations pour renforcer le couplage céréales-lait en Bretagne
Soutenir la structuration, les coopérations et la mutualisation
Promouvoir les coopérations entre céréaliers et éleveurs laitiers, mutualiser les équipements de stockage / séchage, créer des plateformes territoriales de collecte pour faciliter les échanges entre producteurs.
Encourager les systèmes agroécologiques mixtes
Amener les exploitants à diversifier leurs systèmes : intégrer des couvertures, des légumineuses, des rotations longues, des prairies temporaires dans les assolements céréaliers pour enrichir la capacité des systèmes mixtes.
Intensifier la recherche, l’innovation appliquée et le transfert
Investir dans la recherche sur des variétés céréalières mieux adaptées aux contextes laitiers, des outils numériques de modulation culturale, des capteurs de sol pour piloter les apports, des modèles de rotation optimisés pour le lien céréales/pratiques fourragères.
Valoriser l’agriculture territoriale, l’image locale et la communication
Mettre en avant les exploitations mixtes “céréales + lait” comme des modèles vertueux. Communiquer sur la provenance des céréales, l’autonomie des élevages, la qualité des produits laitiers issus de systèmes intégrés.
Accompagner économiquement la transition
Des aides publiques ou des dispositifs d’accompagnement (subventions, prêts, soutien projet) peuvent faciliter l’investissement (matériel, stockage, infrastructures) et encourager les systèmes mixtes.
La culture céréalière Bretagne et la filière laitière bretonne forment un couple stratégique, où les céréales cultivées jouent un rôle clé dans l’alimentation des troupeaux et la valorisation interne des exploitations. Grâce au soutien des coopératives comme Eureden, qui structurent la collecte, le stockage, la qualité et la commercialisation, ce lien peut se renforcer en assurant la viabilité économique et la durabilité agronomique.